Communiqué de presse envoyé par LE NOUVEL ESSOR D’ERQUY
"Une enquête publique est actuellement ouverte pour le renouvellement d’une concession de
maërl dans le gisement dit de l’îlot St Michel, au large d’ERQUY et de FREHEL. Le nouvel
essor d’Erquy au vu du désensablement des plages du cap d’Erquy et de FREHEL, entend
réagir face aux dégradations du patrimoine côtier de la zone comprise entre le cap d’Erquy et
le cap Fréhel.
Il apparaît en effet, au regard du dossier d’enquête publique relativement aux prélèvements de
Maërl, qu’il existe une relation de masse entre les dégradations des plages, qui sont en déficit
de sable, et l’exploitation du Maërl par la compagnie armoricaine de navigation appartenant
au groupe Roullier.
Dans le dossier d’enquête le concessionnaire affirme l’innocuité de son industrie à l’égard de
l’environnement. Le dossier scientifique selon lui, tendrait à le conforter dans sa demande
d’exploitation, on se rend compte au contraire à la lecture, que l’étude scientifique pousse à
reconnaître une relation de cause à effet entre l’exploitation et le déficit en sable de nos côtes !
Le mélange de l’interprétation erronée du concessionnaire avec les développements de l’étude
empêche la mise en évidence du danger d’atteinte à l’environnement.
L’évolution constante de ladite atteinte de plus en plus importante, et de plus en plus évidente,
nous commande de réagir.
Nous demandons la suppression de l’octroi de la concession d’exploitation qui permettra à la
nature de reprendre ses droits et aux habitants et touristes de retrouver les sables de nos
plages. Naturellement, cela ne se fera qu’avec un certain retard compte tenu de la force
d’inertie du milieu marin au large d’ERQUY.
La suppression de l’octroi est d’autant plus nécessaire qu’elle s’inscrit dans une perspective
de préservation déjà encadrée par une directive européenne : s’il est vivant le Maërl fait
l’objet d’une protection européenne.
De plus, le projet de création d’une zone natura 2000 maritime englobant la zone
d’exploitation de St Michel, montre le caractère sensible de la zone. Cette circonstance, à elle
seule, devrait empêcher l’octroi.
Les prélèvements ont débuté en 1985. Depuis un million huit cent mille mètres cubes ont été
prélevé par cette entreprise.
Il y a vingt ans des élus avaient déjà mis en garde contre d’éventuelles atteintes aux côtes,
mais leurs avertissements avaient été dénigrés par une étude réalisée par la préfecture
favorable à l’extraction. Aujourd’hui le recul permet de réaffirmer plus nettement qu’il y a des
dégradations réelles des plages. Il suffit de s’y promener !
Naturellement la complexité même des phénomènes de rééquilibrage des milieux marins
permet au concessionnaire d’affirmer tout et son contraire. Ce qu’il fait d’ailleurs allègrement
dans son dossier d’enquête. Il admet cependant le phénomène d’érosion majeur mais nie être à son origine. Cette dénégation devient de plus en plus difficile à maintenir au regard des
constats sur le terrain ; qu’il s’agisse des plages du Cap d’Erquy des Sables d’or, ou du Vieux
Bourg!
Si on laissait faire, les efforts très importants faits pour l’aménagement des plages et la
préservation des cordons dunaires par les collectivités locales et les associations pourraient
s’en trouver anéantis par l’absence de sable sur certaines plages et la dégradation de l’estran.
Il est nécessaire de réagir face à ces menaces avérées qui portent préjudice à tous ! Nous
appelons nos concitoyens à réagir en participant aux actions que nous mènerons en commun
avec les collectifs qui se sont mis en place à Plurien, Frehel et Plévenon dans les prochaines
semaines pour faire échec à cette atteinte à notre environnement."
Erquy le 22 septembre 2008